LA GENESE DE RADIO PARADIS

Une marraine discrète nommée RBA

Au début de l'année 1982, les responsables de RBA s'inquiètent face au succès de Radio Crystal. L'idée commence alors à germer d'aider une station uniquement musicale à démarrer, histoire d'aller piétiner les grasses plates-bandes de Crystal. Thibault Doidy, le patron de RBA, entend parler d'un disc-jockey qui veut faire de la radio et dont le style ne convient à Radio Brest Atlantique. Thibault et Pat vont au West-Club voir ce DJ qui se fait appeler l'Indien. Ensuite, tout va très vite. Le 8 février, les statuts de Radio Paradis sont déposés en sous-préfecture. Et quelques jours plus tard, courant février, la nouvelle station émet sur 96 FM. Elle sera officiellement lancée le 15 mars. Les studios sont installés au dessus d'une pizzeria de Saint-Marc, La Table d'Italie, 2 rue Liotté. L'émetteur est l'Itelco de RBA, celui de la période pirate. Mieux, le dipôle placé sur le toit de la nouvelle radio appartient personnellement à Thibault Doidy. Plus rigolo, des animateurs de RBA, dont Stéphane Saint-Yves, animent les premiers programmes en utilisant des pseudos. Tout ceci se faisant dans la plus grande discrétion, le temps que Radio Paradis s'organise. Petit à petit les programmes s'étoffent sur cette station musicale où la disco italienne est reine.

Le créneau le plus large possible

Pourquoi ce nom? Je l'avais choisi, répond au Ouest France le 13/12/84, Fortuné Pellicano qui a rapidement laissé tomber son surnom l'Indien, parce que pour moi, le paradis de la radio était non pas d'offrir un message politique ou intellectuel, mais plutôt l'humour, la bonne humeur, la joie de vivre. Ce qui fait qu'entre le duel politico-communal de l'époque entre RBA et Crystal, on a tout de suite trouvé le créneau le plus large possible.

Et surtout, suite à l'arrêt des émissions de ces deux radios, Paradis s'est retrouvée toute seule sur le créneau généraliste à une époque où les périphériques ne sont pas encore en FM et où on ne parle pas encore de réseaux.


Un coup de pouce de la municipalité

Un an après son démarrage, Radio Paradis déménage rue Jean-Jaurès au-dessus du magasin La Hutte à 150 m de RBA. A la mort de cette dernière à l'été 83, la nouvelle municipalité verse une première subvention municipale. La première subvention municipale (80 000 F) a permis d'embaucher la secrétaire, laquelle avec le technicien est la seule salariée de Radio Paradis... Qui fait par ailleurs appel à des animateurs professionnels pour ses animations, le démarchage publicitaire étant le fait d'une autre société, déclare Fortuné Pellicano au Ouest France fin 1984. A cette époque un premier sondage la place entre France Inter et Europe 1. Radio Paradis est la seule à brandir bien haut un obscur sondage réalisé par la compagnie MCV (Marketing Conseil Vente) en mars 1984 et acheté plus tard par la municipalité, souligne le magazine Libre FM qui fait le tour de France des principales radios. Lequel sondage place Radio Paradis en seconde position juste derrière France Inter et bien loin devant Europe 1, RTL et ses concurrentes locales (FM101 et Radiogram essentiellement), en taux d'écoute bien entendu. En novembre 84, un autres sondage réalisé par France Marketing est commandé par paradis et deux autres radios. La station arrive détachée partout, commente Ouest France.