RADIO PARADIS

Radio Paradis au Nirvana

En régie chez Havas

Début 84, les échanges réalisés avec l'hebdomadaire gratuit Hebdo Pub en 83 ne suffisent pas, souligne le magazine Libre FM. C'est maintenant chose réglée et ce, par l'intermédiaire du Groupe Havas, intéressé par la mise en place d'une régie publicitaire. C'est ainsi que la grille des programmes paraît chaque jour dans Ouest France, et de façon hebdomadaire dans Inter Service, l'hebdo gratuit de Brest et de sa région.

Les programmes s'étoffent

A partir de ce moment, grâce à la manne publicitaire, Radio Paradis peut rejoindre le septième ciel. Les programmes s'étoffent et s'améliorent. Aux flashs d'informations transmis par l'AFP Audio via satellite, viennent s'ajouter le matin des bulletins météo locaux et entre 12 h et 14 h le Paradis Magazine qui rend compte des événements de la région, détaille Armor magazine en mars 87. Le Top 50 est émaillé d'interviews téléphone ou de jingles de chanteurs s'adressant aux auditeurs de Paradis. Les émission à thème sont faites par des gens de Brest professionnels d'un sujet et non pas tout simplement passionnés.

Une page de pubs.
Extrait du Samedi Parade.

La radio ouvre des franchises

Parallèlement, Fortuné Pellicano essaie d'exporter son succès sur tout le Finistère. Le 23 février 1986, la radio brestoise émet sur Morlaix. La société Ambiance qui gère Paradis s'est installée en location-gérance dans les studios et sur la fréquence de Radio KLT, une radio associative bretonnante à l'agonie. Mais l'opération tourne court.
Radio Paradis absorbe alors Radio Rohan à Landerneau. En 1987, la station fait son retour sur Morlaix en franchisant Radio H (de 87 à 94) à Henvic. Pas question de de mettre un réémetteur ou de livrer une journée radio clé en main à un technicien. Il fallait des animateurs basés sur place et animant la radio à partir du canevas Paradis. Si Landerneau, plus proche de Brest, a seulement deux animateurs, Morlaix est beaucoup plus autonome avec cinq salariés, rappelle Armor Magazine.

Plus d'espace

Puis Radio Paradis débarque dans le sud. La radio reprend Espace FM qui a émis sur Quimper pendant plusieurs mois. "Il résultait d'une "association" avec Fortuné Pellicano, raconte Bruno Rouard, le patron de Radio Plus à Brest. J'assurai la direction de la radio et je me rendais donc tous les jours à Quimper. Mais comme deux frères ennemis font rarement deux bons associés nous avons arrêté l'expérience au bout de quelques temps." Espace FM, 94.7, sera le relais de Radio Paradis sur Quimper.

Et la politique dans tout ça ?

Parallèlement la station diffuse un programme intitulé Allo Monsieur le Maire, dans lequel Jacques Berthelot le maire RPR très controversé au sein même de sa propre équipe (il finira par démissionner en 86) répond aux questions de Fortuné Pellicano. Plus tard, c'est le doyen de la fac de droit et engagé à droite qui fera tous les matins un billet d'humeur local. Il est représentatif de notre image, il parle des gens, des situations comme les auditeurs veulent l'entendre, confie Fortuné Pellicano en mars 87 à Armor Magazine. Dans le même article le patron de Radio Paradis fait d'ailleurs état de ses ambitions politiques. Il prend des responsabilités publiques (vice-président du comité de jumelage, poste à responsabilité à l'office du tourisme, adhérent à des associations de quartier...) et pourquoi pas, pourrait avoir des responsabilités politiques un jour. Et Fortuné Pellicano de préciser au journaliste : Je ne le ferai pas pour des ambitions personnelles et bien entendu je ferai un choix entre radio et politique. C'est ce qu'il a fait. Il est aujourd'hui élu divers droite.

La descente aux enfers

Toute bonne chose a une fin en ce bas monde. Le succès de Radio Paradis, de l'association à la Sarl Ambiance, a commencé à décliner tout doucement quand les radios périphériques ont débarqué en FM. Et surtout quant à l'automne 1989, Contact FM est devenue NRJ. En quelques mois, le réseau musical a dépassé la station leader locale. Progressivement, l'AFP-Audio a pris la place des programme locaux. Les deux dernières années de Radio Paradis, alors que la station avait quitté la rue Duret pour les locaux du Télégramme, place Wilson, l'AFP-Audio représentait 80 % de l'antenne. En 1998, Europe 2 a pris la suite quand Ouest-France s'est désengagé de plusieurs radios dans lesquelles le journal avait des participations.